Couleur canari
Quatrième de couverture :
À la demande de son ancien patron, le commissaire Fabien, Mary Lester reprend du service dans la police. Elle est détachée à Nantes, où un meurtrier en série sévit depuis quelques semaines. Trois cadavres déjà, et pas l'ombre d'une piste. Le capitaine Leroux, vieux flic mal embouché, mais qui connaît les bas-fonds de Nantes comme sa poche, n'a pas la moindre piste. Il fait pourtant bien comprendre à Mary Lester qu'elle n'est pas la bienvenue sur son territoire. Leroux triomphe lorsqu'il arrête un suspect en flagrant délit dans une rame de tramway. Le commissaire Graissac, patron des polices urbaines à Nantes, s'apprête donc à renvoyer Mary Lester et son adjoint Fortin à Quimper lorsqu'un quatrième cadavre est découvert en pleine journée au cœur de la ville. Il semble alors évident que le capitaine Leroux n'a pas arrêté le bon coupable.
Ce livre traînait dans ma PAL depuis je ne sais combien de temps (des années, on peut le dire) et je me suis décidée à l'en sortir à l'approche des vacances de Pâques. Un Mary Lester, ce n'était pas prise de tête pour la période. Il faut dire aussi que j'ai lu les vingt premiers tomes de la série, celui-ci étant le numéro 21, mais que je l'avais carrément laissé croupir dans la pile (vous savez, les livres qu'on lit un peu aveuglément, portée par l'enthousiasme d'un autre lecteur, et qu'on lit par et avec amitié...et puis ça devient de l'histoire ancienne et les livres restent là, les pauvres.)
Eh bien, malgré que Mary Lester compte 36 avventures à son actif, d'après le site de son éditeur, je m'en tiendrai là. Mary Lester est une enquêtrice loyale, droite, limite conservatrice, vieille France, elle n'a pas sa langue en poche et se tire de toutes les situations, entourée d'un patron qui joue au papa faux ours avec elle, d'un collègue Fortin plus fort avec ses poings qu'avec sa tête, ou presque, et bien souvent, elle est obligée de collaborer avec des inspecteurs (ou plutôt des capitaines) mal embouchés qui font ressortir encore plus sa vivacité, sa finesse, sa force de caractère à elle. D'ailleurs l'auteur souligne ces clichés en donnant du "ce bon commissaire Fabien" ou "ce brave Graissac" à tire-larigot, ce qui est un peu condescendant. Personnages qui me semblaient déjà manichéens "avant" et qui ne changent guère donc.
Quant aux enquêtes, elles ont cela de plaisant qu'elles nous font visiter la Bretagne (avant, on ne les trouvait d'ailleurs que dans les librairies bretonnes, maintenant elles sont arrivées depuis un petit bout de temps jusqu'au Furet du Nord). Dans cet opus, nous voici à Nantes (d'où le titre) : quand on connaît le lieu ou la ville où se passe l'action, c'est d'autant plus plaisant. Mais si vous ne connaissez pas cette série et avez envie de la découvrir, ne vous attendez pas à de grands frissons. Certes il y a du suspense et des rebondissements mais le tout reste bon enfant. J'ai même trouvé que la dernière explication sur une série de meurtres était un peu tirée, si je puis me permettre, par l'épingle à cheveux....
Et quand elle a terminé ses enquêtes (ou quand quelqu'un lui donne du fil à retordre) Mary s'évade grâce au "divin Mozart", expression qui revient sans cesse sous la plume de Jean Failler et qui m'agace au plus haut point : un vrai cliché facile !
Autre défaut (rédhibitoire pour moi) : j'ai repéré trois erreurs d'accord de participe passé et une faute de conjugaison. Cela gâche l'effort de vocabulaire et de niveau de langue de l'auteur (même si cet effort est parfois artificiel dans la bouche de certains personnages...)
Bon vent, Mary Lester...
Jean FAILLER, Couleur canari, Editions Le Palémon, 2003
Malgré mon avis très mitigé, ce livre entre dans la challenge Petit bac, catégorie Couleur et dans le challenge Animaux du monde. Et un de moins dans la (vieille) PAL !!