L'amour est très surestimé
Présentation de l'éditeur :
Onze petits textes pour construire un grand roman : celui de la rupture, de l’absence, lorsque, après la routine, l’amour s’éteint. Onze petits textes simples, sobres, dépouillés, dans lesquels chacun peut retrouver une parcelle de vérité.
Une femme qui s'échine à nettoyer la cuisine pendant que son ex est censé vider les armoires de ses objets préférés, une petite fille qui raconte l'été hébété où ses parents se sont séparés, des parents qui doivent annoncer leur séparation à leurs enfants, une quinqua qui chuchote à son amour dans le noir, une jeune veuve qui tente de dire l'indicible à son père... Autant d'histoires très courtes de séparation, de deuil, d'absence. Fins d'amour subies souvent, décidées parfois. Des drames, toujours.
L'inspiration de Brigitte Giraud puise dans le réel, le quotidien, dans la douleur intime des hommes, des femmes, des enfants qui se quittent et se déchirent. Elle raconte aussi l'été 2003, celui de la mort de Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat. Son écriture au couteau se fait brûlante comme une douleur vive ou se contient comme des larmes longtemps retenues. Sa plume se trempe dans l'amertume, dans l'ironie douce, dans l'épuisement des départs. Ses mots coulent comme le sang des blessures.
De petits textes qui se lisent en apnée et évoquent certains beaux romans et thématiques propres à cette auteure pleine de finesse, comme A présent ou Une année étrangère. A découvrir.
Petit clin d'oeil à Clara et à Mango si vous passez par ici (^_^) : "...si tu avais pris le petit tapis et les disques de Miossec, j'y aurais vu de la malice et de la perversité, si tu avais pris le coffre dans l'entrée, j'y aurais vu de la vengeance, si tu avais pris le grand livre des ciels d'Eugène Boudin, j'y aurais vu de l'arrogance, alors tu n'avais rien pris, me dirais-tu, tu avais préféré ne rien toucher. Tu refermais la porte derrière toi et je restais seule pour toujours, avec la maison remplie à ras bord de notre histoire ratée." (p. 76-77)
A écouter en lisant : Les feuilles mortes, chanson d'Yves Montand sur un texte de Prévert, ou Didon et Enée, de Purcell
Brigitte GIRAUD, L'amour est très surestimé, Stock, 2007 (et en poche, en J'ai lu) - 80 pages
Pour une fois, j'ai mis les deux couvertures : l'édition originale avec le joli visage de Brigitte Giraud, et l'édition poche, que j'ai lue, qui m'a été dédicacée par l'auteure ! (et dont j'aime le graphisme)
Merci à Antigone de m'avoir parlé de ces nouvelles (un genre que je lis rarement).