L'art de conjuguer des hommes mariés
Quatrième de couverture :
Chaque histoire d’amour est unique, bien sûr, et pourtant, dans certains cas, le singulier touche à l’universel. J’ai entendu ces phrases, ces belles paroles. Je les ai conjuguées, non pas pour relever le défi inutile de traverser notre conjugaison complexe, mais parce que j’ai entendu d’autres femmes, éblouies, hallucinées d’amour, me répéter ces mêmes phrases qu’elles venaient d’entendre, tirées elles aussi d’histoires singulières et exceptionnelles. Ces phrases étaient pour elles la preuve de la beauté de leur histoire d’amour unique et merveilleuse, comme elles le furent pour moi. Et, à les entendre, j’ai eu envie d’écrire cet art de conjuguer des hommes mariés. Je le revendique : dans ce texte je règle mes comptes avec ceux qui usent de cette lâcheté dévastatrice.
En ce jour de fête nationale belge, j'ai décidé de lire ce petit livre d'Eva Kavian, acheté en compagnie de Nadège à la Foire du livre de Bruxelles, sur le stand des éditions Les Carnets du Dessert de Lune (n'est-ce pas une aventure poétique à lui seul, ce nom ?)
Nadège a déjà commenté ce livre ici-même.
Le titre m'a donné un peu de fil à retordre : j'étais persuadée qu'il s'agirait de courts textes sur une femme qui a plusierus amants, mariés par ailleurs. Mais pas du tout : il faut comprendre l'art qu'ont les hommes mariés de conjuguer. Conjuguer quoi ? Eh bien, les histoires d'amour, les petits mots doux et les grandes déclarations, mais aussi les excuses, les prétextes, les fuites en avant ou les grandes reculades.
Au fil des conjugaisons, à tous les modes et à tous les temps, Eva Kavian conte, du point de vue d'un homme, l'histoire d'un couple qui se rencontre surtout sur les bancs publics : lui est marié, depuis vingt-cinq ans, elle l'attend, le rejoint, l'attend, le rejoint... Il a promis de quitter sa femme, cette Elle à qui il arrive toutes sortes d'accidents qui retardent sans cesse la grande explication et la rupture finale.
Si l'exercice de style m'a intéressée au début, il m'a paru finalement bien léger pour raconter cette histoire somme toute banale. Les lâchetés, les faux-fuyants de cet homme deviennent répétitifs et agaçants, et en même temps, ils font froid dans le dos.
Un livre qui, je crois, ne me laissera pas grand souvenir, à part la qualité de l'objet-livre : beau papier au toucher agréable (Bouffant et Gmund-Kaschmir, est-il précisé en fin de volume), photos de bancs publics en noir et blanc, mise en page soignée et aérée.
D'Eva Kavian, je continuerai à explorer l'univers romanesque, déjà découvert dans le magnifique roman-jeunesse Ne plus vivre avec lui.
Eva KAVIAN, L'art de conjuguer des hommes mariés, Editions Les Carnets du Dessert de Lune, 2012
Le site de la maison d'édition
Un livre européen, puisque belge, et qui fait 70 pages ! Si j'en ai le temps, je vous en présenterai un autre dans la journée.