L'Enfant du fantôme
Quatrième de couverture :
Née en Australie au début du XXe siècle dans une famille aisée, Maddy est une enfant solitaire, étrangère dans sa propre maison, qui rêve d'une vie pleine de mystère. Alors le jour où, sur une plage, elle croise Plume, qui n'a aucune attache et ne possède rien, Maddy sent le sable s'ébouler sous ses pieds et les vagues lui répéter encore et encore le même mot. Elle s'éprend de sa liberté et de son parfum d'impossible, cherche malgré elle à l'apprivoiser... Une histoire douce-amère d'amour et de renoncement, mais aussi de courage et de réalisation de soi. Une fable lumineuse servie par la langue singulière de Sonya Hartnett, qui dit si bien la nature australienne, empreinte d'ancestrales légendes.
Oh la merveilleuse rencontre avec cette romancière, avec ce livre à la couverture si attirante !
L'Enfant du fantôme, c'est comme un conte qui commence avec la découverte par une vieille dame rentrant chez elle, d'un enfant qui s'est invité là, à qui elle offre du thé en toute simplicité et à qui elle se met à raconter sa vie. Cette femme, c'est Matilda, qu'on appelait Maddy dans sa jeunesse. Maddy qui s'est toujours sentie décalée par rapport aux "rêves" de ses parents, malgré qu'ils soient à même de lui offrir tout ce dont une princesse de contes de fée peut rêver. A la recherche de la plus belle chose du monde, la jeune fille a rencontré Plume au bord d'une plage, dans le bush. Elle a cru pouvoir attirer ce jeune homme mystérieux dans un peu de civilisation. Mais on ne peut enfermer ceux qu'on aime ni se laisser enfermer avec eux. Alors Matilda a cherché plus loin encore, sur l'océan et dans le vent, la réponse à la question de sa vie.
Sous des allures de conte, voilà aussi un roman de formation au féminin, un récit de vie qui paraît déconnecté d'une époque mais finit par s'ancrer dans une réalité historique suffisamment évoquée pour lui donner de la chair, et le tout forme un ensemble à la fois magique et plein de sagesse, une histoire que j'ai eu du mal à lâcher tant Matilda et Plume étaient justes et attachants.
Grandir, aimer et être aimé, trouver sa place, savoir se séparer, vivre le deuil, toute une série de thèmes traités sans lourdeur par Sonya Hartnett, d'une plume riche et imagée, qui fait la part belle à la nature, le bush, la forêt, l'océan, les oiseaux et les animaux marins,
Un roman d'air et de feu, de terre et d'eau, un roman d'enfance qui s'adresse à tous. Un coup de coeur.
"Dans la clarté du jour, Maddy y croyait, comme elle croyait aussi à plein d'histoires dramatiques. Mais dans l'obscurité de la nuit, elle était dévorée par la peur. Elle ne voulait être ni insensible ni délaissée. Elle ne voulait pas passer sa vie à marcher sur le chemin le plus sombre, le plus froid et le plus solitaire. Mais alors, s'interrogeait-elle, comment fabriquait-on un bonheur solide à partir d'une chose aussi importante, compliquée, unique et fragile que la vie ?" (p. 29)
"Sans doute avait-il eu un vrai prénom, mais elle l'appela toujours Plume. Elle aimait se le rappeler avec le grand oiseau blanc dans les bras. Elle sentait que, tel un oiseau de mer qui vagabonde, il avait parcouru des kilomètres d'azur, uniquement guidé par le soleil et la lune. Il marchait le long de l'eau, pareil à un oiseau naufragé et perdu, contraint d'attendre que le vent se souvienne de lui et l'emporte ailleurs." (p. 53)
Sonya HARTNETT, L'Enfant du fantôme (traduit de l'anglais (Australie) par Fanny Ladd et Patricia Duez), Les grandes personnes, 2010
Une étape en Australie dans mon tour du monde et pour les 12 d'Ys, et un nouveau roman Littérature jeunesse
Edit du 23 février : j'ajoute le logo Femmes du monde pour l'Australie !