Le lent sourire
Présentation de l'éditeur :
Un groupe d´amis trentenaires, hommes et femmes, mariés ou encore célibataires, est frappé pour la seconde fois par la même tragédie. Après Diana, opérée avec succès, c´est à Lisa qu´on diagnostique une tumeur au cerveau. Elle allait mettre au monde son premier enfant et n´arrivait plus à bouger son bras gauche ; la gynécologue prétendait alors que ce n´était que le stress. Mais cette fois, Clara la narratrice, Marco, Daniele, Sandra, Diana et Veronica doivent accompagner Lisa jusqu´à la clinique où on lui prodiguera ses derniers soins. C´est là que Clara rencontre Ben, un chef d´orchestre britannique dont l´épouse italienne - une jeune soprano mondialement célèbre - s´éteint lentement elle aussi. Il est égocentrique, tyrannique et vaniteux, mais son affection permet à Clara de passer du «nous» qui s´est irrémédiablement dissous avec la mort de Lisa, à un «je» salutaire, d´ainsi entreprendre, en somme, cet intime et nécessaire parcours de deuil. Habité de bout en bout par une énergie et une vitalité extraordinaires, Le lent sourire raconte la maladie, mais aussi et surtout l´amitié. Celle qui unit un groupe et celle qui lie deux jeunes femmes, Clara et Lisa, pour parvenir à vivre par-delà la mort dans l´immortalité d´un singulier sourire.
C'est le thème de l'accompagnement d'une fin de vie qui m'a attirée vers ce roman. Mais c'est aussi d'amour et d'amitié qu'il est question, une amitié unique et exubérante entre deux jeunes femmes de Bologne, Clara et Lisa, au sein d'un groupe d'amis qu'on imagine débridés, passionnés, enthousiastes, exprimant leurs émotions avec les gestes et les attitudes corporelles, avec le rire et la complicité, avec les larmes aussi. Et vraiment cette amitié entre Clara et Lisa est très vivante et touchante.
J'ai bien aimé aussi la deuxième partie, l'histoire de Ben et Anna, le chef d'orchestre et l'apprentie diva. Même s'il est très difficile à vivre, il m'a touchée dans ses maladresses, dans son désir narcissique d'être aimé, dans sa difficulté à nouer des relations. Il fait quand même le voyage pour accompagner Anna dans ses derniers jours.
Par après, j'ai trouvé que le roman se relâchait, que la tension des deux premières parties s'étiolait... Je ne suis pas sûre que la rencontre à Londres entre Ben et Clara soit nécessaire pour qu'elle sache passer du "nous" au "je"...
C'est un roman difficile par son sujet ; cela ne me dérange pas, au contraire, j'aime cette audace d'écrire sur un sujet peu vendeur, qui m'intéresse beaucoup, et accompagner quelqu'un jusqu'au bout de la vie est un acte très fort et très riche. Il est assez complexe dans sa construction, constamment dans les "digressions", les retours en arrière, peut-être symbolique d'un chagrin et d'un souvenir déchirant, qui non seulement fait éclater l'amour-amitié entre ces deux jeunes femmes mais laisse aussi en morceaux la personne qui reste seule, Clara la narratrice.
Une découverte en demi-teintes de l'univers de Caterina Bonvicini, dont j'ai envie de lire le premier roman, L'équilibre des requins.
Caterina BONVICINI, Le lent sourire, Gallimard, 2011
L'avis de Nina (je n'ai pas trouvé beaucoup de liens sur cette lecture...)
Un livre de la Rentrée littéraire 2011 et une étape en Italie