Tout ce que j'aimais
Quatrième de couverture :
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d’artistes ont partagé les rêves de liberté de l’époque, ils ont fait de l’art et de la création le ciment d’une amitié qu’ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n’a pu les préparer aux coups du destin qui vont les frapper et infléchir radicalement le cours de leurs vies…
Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l’âme : bouleversant, ambigu, vertigineux, Tout ce que j’aimais est le roman d’une génération coupable d’innocence qui se retrouve, vingt ans plus tard, au bout de son beau rêve.
Si Cachou ne m'avait pas proposé de faire une lecture commune de ce livre, je crois qu'il aurait encore dormi très longtemps dans ma PAL (les bords des pages sont jaunis, c'est dire). J'étais contente de l'en sortir... et encore plus contente d'en être venue à bout !!
Je l'ai ressenti comme un livre intelligent, construit, hyper-travaillé. Sur les thèmes de la création, de l'écriture, du souvenir, du deuil, de la manipulation et du mensonge, mais également de "la violence, la pornographie et la culture américaines" (p. 445) l'auteur construit un roman précis, détaillé, où la ville de New York tient également une grande place. Normal, puisque Siri Hustvedt est profondément ancrée dans cette ville. Il me semble qu'elle exploite également de façon fascinante, obsessionnelle le thème du double et de l'identité. Je dis "il me semble" car je ne suis pas sûre d'avoir tout compris de son propos et de ses intentions !!
Oserais-je le jeu de mots : cette lecture a été trop Auster pour moi ??? Malgré toute cette construction, je n'ai pas été vraiment touchée par ces personnages, Léo et Erica, Will et Violet, couples d'artistes, d'écrivains (Léo et Erica seraient-ils le double imaginaire de Paul Auster et Siri Hustvedt ?) Certes, c'est très intéressant de suivre un artiste contemporain au travail, mais les descriptions de ses oeuvres étaient tirées en longueur... Je suis un peu injuste : j'ai quand même été remuée par l'événement du début de la deuxième partie (que j'avais presque deviné, sinon le livre se terminait là, sans intérêt) et évidemment le personnage de Mark ne peut que susciter l'énervement, la répulsion (ou la fascination ?), donc il touche quelque part. Mais quelle obsession étrange, morbide, de la part de l'auteur !!
Ce roman trop cérébral et analytique à mon goût est peut-être aussi le catalogue des obsessions de madame Hustvedt ?? Et pourtant malgré la tentation, malgré que j'ai sauté des paragraphes entiers de descriptions d'oeuvres ou de sentiments, je ne l'ai pas abandonné !! Ce qui me pose question : malgré un certain dégoût, aurais-je été fascinée, moi aussi, par ces pulsions auto-destructrices ??
Siri HUSTVEDT, Tout ce que j'aimais, Actes Sud/Babel, 2003
Une lecture commune avec Cachou (merci à toi quand même, tu m'as même encouragée à ne pas le lâcher !), Choupynette, Julien qui publiera son billet... plus tard, et Shaya
Un livre tiré de ma (vieille) PAL (même si Antigone ne reconduit pas l'Objectif PAL en troisième saison, elle nous permet élégamment de garder son logo - c'est important pour ne pas laisser moisir certains bouquins...) et qui concourt également pour le challenge de littérature américaine de Marion.