Un dimanche en poésie
En feuilletant des bouquins hier soir pour trouver de l'inspiration pour les dimanches poétiques (merci, Bookworm !), j'ai été attirée par ces courts poèmes de Rainer Maria Rilke.
Dans Vergers (petit clin d'oeil à L'or des chambres) :
Le sublime est un départ.
Quelque chose de nous qui au lieu
de nous suivre, prend son écart
et s'habitue aux cieux.
La rencontre extrême de l'art
n'est-ce point l'adieu le plus doux ?
Et la musique : ce dernier regard
que nous jetterons vers nous !
Et dans Les roses (petit clin d'oeil aux critiques de Rosa candida en cette rentrée littéraire) :
Ne parlons pas de toi. Tu es ineffable
selon ta nature.
D'autres fleurs ornent la table
que tu transfigures.
On te met dans un simple vase -,
voici que tout change :
c'est peu-être la même phrase,
mais chantée par un ange.
Rainer Maria RILKE, Vergers, Poésie/Gallimard, 1978