Décidément je t'assassine
Quatrième de couverture :
"L'hôpital. Une femme et sa mère mourante. La douleur de perdre ce qui n'a pas été. L'espoir qu'avant la fin, quelque chose se dise, une parole d'amour.
La narratrice, restée seule, cherchera le souvenir de sa mère parmi les vêtements, les photos, toutes ces choses qui demeurent quand la vie est partie."
Voici un récit très court, à la mise en page aérée, qui se lit donc très vite... En phrases courtes, dépouillées, la narratrice raconte les derniers jours de vie de sa mère, précipités par la brutalité de la maladie et de son évolution. Des moments sensibles, pleins de non-dits. Au passage, l'humanité des médecins et infirmières auxquels elle est confrontée n'en sort pas grandie. Après les funérailles, la fille débarasse méthodiquement la maison de sa mère, fait l'inventaire des souvenirs, en longues énumérations qui disent le vide, l'absence d'amour d'une mère préoccupée de ses affaires, de ses succès,de sa beauté avant tout.
J'ai été plus sensible au début du livre, au récit à la fois retenu et plein de douleur des derniers instants de la mère. Ensuite, le portrait en filigrane de cette mère non-aimante m'a laissée sur ma faim. Ou en colère ? La fille semble tellement passive face à cette mère si égoïste, si peu attentionnée, plus préoccupée de ses succès au Scrabble que de personnaliser un cadeau à sa fille ou de lui offrir simplement quelques fleurs de son jardin ! La fin, les dernières lignes semblent faire entendre que la narratrice "fait son deuil"comme on dit, et parvient à se détacher de cette mère. Mais cette promesse me laisse un goût de trop peu.
Corinne HOEX, Décidément je t'assassine, Les impressions nouvelles, 2010
Un livre qui participe au challenge Littérature belge de Reka 2/5
L'avis de Laure, qui a trouvé le livre trop superficiel.