Un poème de Lawrence Ferlinghetti
Petit clin d'oeil à Mimipinson qui m'a offert ce recueil lors du swap 50 états, et petit clin d'oeil à Paris où je pars demain pour une visite de quatre jours ! (J'espère que la mise en page sera reproduite à peu près fidèlement à l'écran...)
A Paris un hiver bruyant et sombre
alors que le soleil était en Provence
je suis tombé sur les poèmes
de René Char
et j'ai revu le Vaucluse
dans un été de sauterelles
ses fontaines pleines de pétales
et son fleuve roulant
sur tous les lieux brûlés
de ce monde amande
et les champs pleins de silence
malgré le chant des pattes
de cigales
Et dans le rêve retentissant du poète je n'ai vu
ni Lorelei sur le Rhône
ni anges débarqués à Marseille
mais des couples descendant nus dans l'eau triste
dans la lascivité profonde du printemps
en cette algèbre de lyrisme
que je déchiffre encore à peine
Lawrence FERLINGHTTI, A Coney Island of the mind et autres poèmes, traduit de l'anglais (USA) par Marianne Costa, Maelstrom, 2008
Il faut que je l'avoue, j'ai moi-même du mal à démêler le sens général des poèmes de Ferlinghetti, pour le moment je me laisse toucher ça et là par une image ou l'autre...