Jour 17 : Une citation de mon livre préféré
C'est facile aujourd'hui ! Ce sera tiré de... L'oratorio de Noël (bravo à ceux qui suivent !!). Mais comme chaque jour ou presque, vous en aurez deux pour le prix d'une, na !
La plus longue (à la page 58 de l'édition Actes Sud), sur la lecture évidemment :
" (Mais) lire, c'était possible.
Ouvrir un gros livre et s'enfoncer dedans ! La jungle sur une page, un fleuve impétueux de l'autre côté. Personne ne peut vous atteindre sur l'étroite corniche entre le Point et la Lettre majuscule. Comme un cloporte il (Sidner) peut se glisser entre le papier et le mot, rester immobile, parfois jeter un coup d'oeil un peu plus loin. Il peut chatouiller le dos des mots et lui seul les entendre rire. Il peut errer dans la forêt des mots où les jeux de la lumière sont si beaux et, à chaque tournant du texte, découvrir du nouveau : des mots comme des arcades, comme des feuillages d'arbres, comme des corps ou des flammes. D'étranges animaux circulent, poussant des cris qui lui sont inconnus. Il y a là des villes secrètes, des villages, de curieuses embarcations et des gens qui discutent en un tas de langages. Il y a des adultes et des gens déjà morts qui lui enseignent des choses qu'il ne devrait peut-être pas encore savoir. Il y en a beaucoup qu'il ne comprend pas mais cela lui plaît énormément, justement parce que cela prouve qu'existe devant lui un monde qu'il lui faut atteindre. L'incompréhensible c'est le mieux ou, comme il devait l'écrire un jour : 'Je ne sais pas, c'est la raison pour laquelle je dois aller plus loin.' "
Aller plus loin grâce à la lecture...
La plus courte (page 38 de la même édition), écrite par Sidner dans son journal "Des Caresses", qui peut donner le blues mais qui est si belle, jusque dans le rythme de la traduction :
"Rien ne dure que ce ton qui s'éteint et que la suite des jours essaie sans cesse mais en vain d'effacer à jamais."